Mode super héros méga agile, tu fais sauter jusqu'à ta main ton téléphone portable d'un de pied bien ajusté. Bon ok, tu l'avoues, tu n'es quand même pas SI cool, toi tu fais que la tenue du super héros – et bien mieux que Peter Parker n'a fait son collant rouge et bleu de Spiderman – or tu ne fais qu'attraper l'objet plat entre ton gros orteil et l'autre à côté qui n'a pas de nom pour le remonter jusqu'à ta main. Tu aurais pu te pencher, mais c'était trop épuisant donc tu as opté pour la méthode facile. La méthode du paresseux diraient certains. Toi tu dis plutôt la méthode pratique. Oui, tu as mis le pied dessus en faisant le ménage. Ça fait une semaine que tu le cherches parce qu'il s'était perdu dans la brume. Mais si la corvée de nettoyage de ton appartement bordélique de Gangnam est à l'ordre du jour, ce n'est pas pour le téléphone, ni même parce que tu n'as plus de sous-vêtements propres à porter – pour l'information publique et générale, tu fais ta lessive hebdomadairement – oh ça non! En fait, c'est simplement parce qu'aujourd'hui , tu reçois. Bah personne d'extraordinaire. C'est que Mike – ou Hwang Min Kyung pour les surpris – qui va venir. Comme toujours. Bah quoi, c'est quand même l'équivalent de ton meilleur ami, mais encore mieux que ça. Il est habitué à l'état de porcherie de ton habitat – bon ce n'est pas sale, c'est simplement que tu laisses tout traîner un peu partout de façon éparse. Rien à voir avec des taches de boue. Enfin bref. C'est spécial aujourd'hui, on va faire changement un peu. En plus, le changement ça ne fait de mal à personne que tu saches. Autrement bah tant pis, faudra bien s'y faire ou déguerpir si c'est trop déplaisant. Fin de la parenthèse.
Évidemment, il est mort. Ton téléphone bien sûr, pas Mike, sinon il ne pourrait pas venir chez toi – remarque tu ne lui as pas encore lancé l'invitation. Mais tu es sûr qu'il acceptera. À cent pour cent. C'est évident qu'après une semaine sans l'avoir vu, caressé, touché... il aura perdu de son énergie. Le téléphone bon sang! Pas le coréen... Esprits tordus. Heureusement que la charge est toujours branchée au mur, sinon tu te passerais de téléphone encore pour deux autres longues semaines avant de le retrouver. Hop, on règle les problèmes énergétiques please!

Pendant que la bébelle reprend des forces, tu termines de vider ton plancher. Enfin, celui de la cuisine et du salon, tu fous tout dans ta chambre sans prendre le temps de chercher où va chaque chose. Tu doutes même que quelque chose ait une place en particulier dans ta demeure.
Tu évites agilement de poser le pied sur un ciseau ouvert tandis que tu passes sommairement la balayeuse. Elle est drôlement plein d'ailleurs pour un seul usage. Il devait sûrement être temps de se débarrasser de la poussière. Tout ça, c'est vite changé. Surtout que c'est fait à l'oeil et pas tellement bien non plus. Tu sautes de craques de plancher en craque de plancher ta chambre jusqu'à ton cellulaire. Quelques messages inintéressants. Tu te demandes où ta mère a réussi à choper ton numéro alors que tu ne le lui a jamais donné : ce serait pire encore qu'un suicide. La mort paraît bien plus douce. Quoique tu tiens quand même beaucoup trop à la vie pour te la retirer juste pour te débarrasser de ta stupide de mère. Tu supprimes tous ses messages sans même les lire ou les écouter. Rien à brêler de la mère. Ste connasse. Une fois débarrassé de la mauvaise graine, il ne reste plus grand chose sur ton téléphone en-dehors de message de ton amie d'enfance un peu trop excessive. Un autre de MYS; tu devrais porter plainte contre eux, ils sont vraiment harcelants. Tu finis par finalement tout supprimer en bloc. QUIN DANS TA FACE! Bon, ils sont plusieurs, mais ça fait du bien. C'est Mike qui a introduit cette expression française du Québec pas mal bizarre dans ton langage. Maintenant que le ménage est fait partout, c'est l'heure de passer aux choses sérieuses...

Tu composes le numéro que tu connais par cœur – évidemment, tu l'appelles régulièrement, c'est ton mannequin de prédilection. La sonnerie joue quatre fois avant qu'il ne daigne enfin répondre. Tu as faillis raccrocher en colère. « YAH! Pourquoi tu réponds si lentement quand j'appelle? » Tu lui envoies un regard de yeux méchants tandis qu'il te donne ses explications que tu n'écoutes même pas en fait. Rien à foutre. Bah si mais non. Tu le coupes donc brusquement pour terminer ton message. « J'ai reçu ton paquet. Enfin le paquet que je te paie. Tu devrais faire assez d'argent pour te payer toi-même ton foutu sirop qui pousse dans les arbres et ta bière. D'ailleurs, on en a de la bière ici! » Oui mais la bière ici elle est pas aussi bien que la bière québécoise blablabla, oui tu sais tu connais la rengaine et le sirop d'érable, yen a seulement au Canada on sait, on sait. « Passe chez moi dans trois heures. Et sois ponctuel, j'ai autre chose à faire de mon existence. À tout à l'heure! » Tu n'attends même pas qu'il réponde pour raccrocher, tu as encore du pain sur la planche! Allez, au boulot! C'est important!

Trois heures plus tard, tu es planqué derrière la porte et tu attends. Il lui reste encore 3 minutes et 17 secondes pour arriver. Tu commences le décompte dans ta tête. Trois... Deux... un... Ding! Dong! Et voilà, il est là, exactement à l'heure! Tu ajustes ton chapeau pointu en forme de cône sur ta tête, attrapes les poppers et ouvre la porte en les activant cherchant à viser Mike. « Joyeux Anniversaire! » cries-tu à son intention, un gros sourire au visage. Oui bon, tu es une journée à l'avance et alors. L'important c'est de souligner l'événement. Tu le tires à l'intérieur pour qu'il voit tes beaux efforts de décoration et de ménage. « J'espère que tu n'as pas mangé. J'ai préparé quelque chose pour toi. »

Tu reviens d’une journée assez chargée, et tu es complètement épuisé. Les membres de ton groupe et toi avez commencé tôt mais, heureusement, vous avez réussis à tout accomplir avant le début de la soirée. Tu es content de toi, car tu sais que tu les as bien influencés et que grâce à toi, ils ont bien performé. Tu tournes la poignée de la porte d’entrée de ton appartement avant de retirer les clés, et tu allumes une lumière. Puisque tu es le leader, que tu as une bonne position dans la compagnie et les moyens, tu as pu te permettre d’avoir ton propre appartement, ce qui te fais bien plaisir. Tu retires tes chaussures avec soulagement, car tu les as dans les pieds depuis bien longtemps déjà, si longtemps que le plancher de bois semble être recouvert de bosses. Tu en profites aussi pour retirer une bonne partie de tes vêtements. Lorsque tu vivais encore avec les membres, tu ne te gênais pas pour te promener seulement en caleçon, mais c’est beaucoup plus agréable lorsqu’on est seul. Tu décides d’aller ouvrir la porte de ton frigo, puis tes portes d’armoire, pour finalement retourner au frigo et te prendre une pomme. Tu ne prendras que quelques bouchées avant de la laisser sur le comptoir et de l’oublier, mais c’est une habitude chez toi qui ne te quittera probablement jamais.

Après l’avoir effectivement laissée quelque part dans la cuisine, tu te diriges dans la salle de bain avec la ferme intention de te laver. Heureusement, tu n’as jamais été du genre à puer, merci à tes gênes asiatiques. Tu te dis que si tu avais été blanc, ton odeur arriverait probablement même à tuer des goélands en plein vol à des centaines de mètres dans les airs. Lorsque l’eau chaude coule sur ta tête et ton dos, tu soupires de soulagement. Lorsque tu es fatigué, tout le haut de ton corps se met à t’élancer et à être un peu douloureux. Tu n’hésites d’ailleurs pas à choisir le jet le plus fort pour masser là ou ça fais mal. C’est une douleur qui fait du bien!

Tiens, un truc vient déranger tes oreilles. Ce n’est pas le bruit de l’eau qui coule, pourtant, mais le son vient tout de même se mélanger, et c’est un peu énervant. Tu sors la tête de sous le jet et tends l’oreille pour réaliser que c’est ton tellement qui est en train de sonner. Bah, pourquoi est-ce que tu irais répondre ? Tu es en congé depuis au moins une heure, maintenant, et tu le mérites bien ! Pourtant, la sonnerie continue de se faire entendre. C’est la troisième fois au moins, et tu ne connais qu’une personne qui soit aussi insistante. Complètement à poil, tu t’élances hors de la douche, glissant sur le carrelage maintenant mouillé. Tu tombes sur le derrière en lâchant un cris. Tout en te frottant une fesse et en te relevant en te servant du câdre de porte comme appuis, tu te dis que finalement, tu pourrais peut-être tester le jet masseur sur ton postérieur endoloris. Les castagnettes bien en vue, tu finis par rejoindre ton cellulaire. Lorsque tu réponds, une voix familière monte du combiné et arrive à t’arracher un sourire.

‘’ Bah vois-tu, j’étais installé tranquillement sur la cuvette quand j’ai entendu le téléphone, mais le temps de m’assurer de ne pas faire de dégâts...’’

Et voilà qu’il te coupe et ne porte pas du tout attention à ce que tu viens de dire. Tu roules les yeux, mais un sourire se dessine au coin de tes lèvres. Tu savais qu’il ne t’écouterait pas, il est si prévisible, ce type. Du moins, parfois. Et voilà qu’il raccroche sans te donner le choix. De toute, tu sais très bien que dans exactement trois heures, tu vas être devant sa porte. C’est comme ça, entre vous ; il appelle, et tu viens. Tu retournes dans la douche et termine de te préparer pour finalement t’occuper à regarder la télévision en regardant ton horaire.

Trois heures plus tard,, à l’heure pile, tu frappes à la porte de chez ton ami Jae Sun. Tu sursautes lorsque la porte ouvre et que des trucs t’éclatent au visage. Tu clignes des yeux quelques fois, puis la réalité vient te frapper en plein visage ; c’est ton anniversaire. Du moins, bientôt ! Tu hausses les sourcils pendant qu’il te tire à l’intérieur en refermant la porte. Tu n’en reviens pas à quel point tout est propre, on aurais presque l’impression que tout l’intérieur se serait fait astiquer centimètre par centimètre avec une brosse à dent. Puis te le regardes lui, avec son espèce de chapeau pointu ridicule, et tu ne peux t’empêcher de rire.

‘’ Qu’est-ce qui s’est passé, Jae ? Je pense que c’est la première fois que je vois ton appartement aussi propre et rangé depuis… Depuis très longtemps ! Tu as fais ça pour l’occasion ?’’

Tu es certain que, quelque part dans l’appartement, il y a un placard plein à craquer de toutes les cochonneries qui traînaient par terre et que ton ami n’a pas eu le courage de ranger. Mais ça ne fais rien, tu est heureux qu’il se souvienne de son anniversaire. Tu as d’ailleurs très faim, et une odeur familière - quoiqu’un peut différente - flotte dans l’air. Tu t’installes à la table alors que ton hôte apporte un plat fumant sur la table, et tu reconnais ce que c’est, tout droit sortit du four. Oh oui, tu salives déjà à la vue de ce plate que tu adores tant.

‘’ Hein, tu m’as fais du paté chinois !’’ Lance-tu en disant le mot en pur Québécois, comme il n’existe pas vraiment d’équivalent en Coréen. ‘’ Tu es bon à marier maintenant !’’

Tu attends qu’il te serve, et ne remarque rien de différent. Lorsqu’il s’installe à sa place, tu prends ta fourchette (car les baguettes, ce n’est pas ton fort, tu as encore du mal à les tenir sans le machin de plastique que les enfants utilisent pour se pratiquer), prends du pâté en regrettant de ne pas avoir de sauce, souffle, et mets le tout dans ta bouche. Quelque chose cloche, toutefois, mais tu n’arrives pas à dire quoi. Il y a quelque chose de différent dans le goût, de plus… piquant. Beaucoup plus piquant. Tu n’as pas l’habitude de manger des plats épicés, et tu te mets malgré toi à t’étouffer sous la surprise.

‘’ Yah, t’as mis quoi là-dedans exactement, ça me brûle le fond de la...’’ Tu viens de trouver l’ingrédient coupable. Il y a une bouteille de sauce piquante, pas très loin. Tu plisses les yeux jusqu’à ce que ceux-ci ne deviennent que des fentes, pince les lèvres, dépose ta fourchette et te tourne lentement vers ton camarade. ‘’Me dis pas que tu as mis ce truc piquant dans ton pâté chinois… Je veux dire, je te remercie vraiment pour l’effort, ça me fais plaisir, mais avec ça, ça ne goûte plus du tout pareil, et en plus… En plus je déteste les trucs épicés, tu sais ce que ça fais à mon estomac…! ‘’

Tu te sens déjà un peu bizarre. Tu as vraiment essayé, depuis le temps que tu es là, de t’habituer à la nourriture coréenne et à toutes ses épices, mais il n’y a rien à faire ; ton corps ne digère tout simplement pas cette nourriture. Tu n’as jamais vraiment été fan de tout ce qui est épicé, de toute façon. Avec ça, tu risques effectivement d’aller passer un quart d’heure dans la salle de bain. Tu observes ton ami, incertain s’il va se fâcher ou pas. Après tout, il a prit le temps de faire le ménage de toute sa demeure, ce qui n’arrive vraiment pas souvent, juste pour toi. Il a aussi prit le temps de cuisiner pour toi. Alors de quel droit te permets-tu de critiquer ses efforts ? Avant qu’il ne dise quoi que ce soit, tu reprends ta fourchette et termine ton assiette en vitesse. Le premier choc surprise de l’épicé étant passé, les dernières bouchées s’avalent plus facilement, mais le goût n’est plus exactement le même. Tant pis pour ton estomac. Tu vides un verre d’eau d’un trait pour débloquer le passage, car tu as mangé beaucoup trop vite et tu sens que tu risques de t’étouffer. Tu recules sur ta chaise, une mainte sur le ventre, qui est bien remplis.

‘’ Hum… Merci, Jae. ‘’ Tu le regardes en coin, guettant sa réaction. Tu sais qu’il ne sera probablement pas du genre à se confondre en excuse en te demandant pardon d’avoir négligé sa recette et tes capacités intestinales. Non, il risque probablement de te faire une petite scène en te disant qu’il a fait ça pour te faire plaisir, et que tu devrais dire merci sans te plaindre, et blahblah. Tu sais aussi que tu vas l’écouter sans broncher, parce qu’avec lui, tu es habitué. Votre relation est un peu spéciale, en fait. Tu t’es même déjà fais dire, à la blague, que vous avez parfois l’air d’un vieux couple qui se chamaille pour des petits détails de la vie avant de tout simplement se réconcilier comme si jamais rien ne s’était produit. Tu lui fais un sourire, en espérant que ça va changer les choses.

Tu es bon à marier depuis toujours. Il était temps qu'il le réalise. Par contre, tu préférerais une référence moins destinée aux filles. Enfin, il est bien chanceux le Mike. Tu n'aurais jamais fait ça pour quelqu'un d'autre que lui. Bah oui, c'est ton meilleur ami, alors ça vaut bien l'effort, mais c'est plus que ça. Depuis quand perçois-tu les choses de cette façon? Tu n'arrives plus à t'en souvenir, mais assez longtemps. Tout de même, si c'était récent, tu pourrais aisément t'en souvenir. Ou peut-être qu'on ne peut tout simplement pas se souvenir de ce genre de choses. Tu ne sais trop. Ce n'est pas bien bien important de toute façon. Tu es un peu impatient de le voir goûter le plat que tu lui as préparé : c'est la première fois que tu en fais. Tu as appelé sa mère pour connaître la recette de ce truc au nom pas trop prononçable dont il n'arrête pas de parler quand il rechigne sur la nourriture coréenne – tu ne comprends pas pourquoi, ça paraît beaucoup plus appétissant que ce drôle de machin. Tu as par contre changer un peu la recette. Quand tu as goûté le truc, tu l'as trouvé un peu fade alors tu as décidé d'ajouter un peu de sauce piquante aux piments dans la viande. Un peu de goût ne pourrait pas faire de mal. Tu es même certain qu'il va trouver ton idée brillante et trouver ça meilleur. Non, il faut avouer que tu es vraiment fier de ton coup il va sans dire. Toutefois tu déchantes assez vite avec sa première réaction. Tes sourcils se froncent, tu ne prends pas trop bien la critique alors que tu as fait des efforts considérables pour réussir à cuisiner un truc pareil (les trois essais précédents en témoignent au fond de la poubelle) et il ose critiquer négativement. Pour la peine, tu vas bouder un peu. Tu continues de manger tranquillement avec ta cuiller ton plat DÉLICIEUX. Mais tu n'en referas plus jamais. En plus ça ne se mange même pas avec les baguettes. N'importe quoi les mœurs alimentaires canadiennes. Ils sont fous ces Canadiens comme dirait Obélix.

« J'espère que tu me remercies. C'est pas la mer à boire faire un truc pareil. Vos coutumes sont étranges. Très étranges. Et le maïs ça coûte une fortune. Mais bon, je ne t'en ferai plus puisque ça ne convient pas aux préférences de monsieur, » lâches-tu un peu boudeur. Tu prends très mal qu'avant même de dire merci, il n'ait que chialé contre tes talents culinaires. Bah en fait, tu es un peu déçu. Tu pensais lui faire plaisir, mais finalement ta surprise a chié entre des deux mains en même pas trente secondes. Tu n'as même pas eu le temps de jubiler de ton idée sublime. Ton moment de gloire a été détruit avant même d'atteindre son apogée. Tu lui en veux un peu. Mais comme c'est son anniversaire, tu lui pardonnes un peu. Tu te lèves pour vider la table en ne laissant que des cuillères. Tu fais signe également à Mike de rester assis : c'est pas aux invités de ramasser. Enfin, tu ne penses JAMAIS comme ça en fait, mais c'est exceptionel aujourd'hui pour ne pas gâcher ta seconde surprise. Celle-là est mieux de réussir autrement... tu te rases la tête et tu deviens moine bouddhiste dans un temple en montagne.

Une fois dans la cuisine, tu sors du réfrigérateur un énorme gâteau au chocolat – que tu as également fait toi-même – et tu allumes des bougies sur le dessus. Quand le tout est prêt, tu fermes la lumière et tu t'avances vers lui en lui chantant joyeux anniversaire. Tu poses le gâteau devant lui avant de lui dire : « Allez souffle les bougies et fais un vœux! » Ce qu'il fait. Tu ne lui demandes pas quel vœux il a fait, ça porte malheur. Tu lui tends alors un paquet qui attendait sous la table le moment opportun d'être sorti. Tu lui offres une des tenues qu'il a porté pour un de tes défilés de lancement de collection qu'il a eu l'air de plutôt bien aimé. Tu ne sais pas trop si ça va lui, plaire mais tu ne savais pas trop quoi lui acheter d'autre. Enfin, tu avais plusieurs idées, mais tu n'as pas vraiment osé lui offrir n'importe quoi. Tu ne crois pas que Mike ait nécessairement aimé tes idées. Enfin, tu n'arrives pas trop à le dire par toi-même. C'est pour ça que tu t'es abstenu. « Ouvre! Je l'ai spécialement choisi pour toi. C'est pas grand chose, mais c'est quand même unique. » Le vêtement a été fait sur mesure pour aller à Mike, tu as fait quelques modifications pour ce qui serait envoyé pour être produit en certaine quantité et être revendu dans certaines boutiques de vêtements. Tu as d'ailleurs fait quelques ajustements au vêtement pour qu'il soit un peu différent de quand tu l'as fait parader. Tu espères que ça va lui plaire.

Tu scrutes son visage avec impatience tandis qu'il déballe le paquet, attendant un sourire ou une petite étincelle dans les yeux pour montrer qu'il est content. Ça serait bien qu'il fasse au moins semblant de façon crédible après l'épisode du paté chinois. Tu vas t'en souvenir longtemps de celle-là, tu es encore très vexé. Toutefois, il n'a pas encore commencé à défaire l'emballage, il ne fait que tourner la boîte entre ses mains, comme s'il essayait de deviner ce qu'il a l'intérieur. « Allez dépêche-toi! Le gâteau va avoir le temps de moisir avant qu'on ait pu en prendre une seule bouchée à ce rythme! »

Oups. Comme tu t’y attendais, tu as un peu foiré. Tu te mords l’intérieur de la bouche, te disant que tu devrais vraiment apprendre à filtrer tes paroles à l’extérieur comme tu le fais devant le public. Tu ne sais pas pourquoi, mais quand tu quittes la scène, ton rôle de leader et que redeviens tout simplement Mike, tous les agissements et toutes les informations que tu te dois de mémoriser pour jouer ton rôle à la perfection te sortent de la tête. Tu oublies tout simplement tout, en particulier la notion de tourner sa langue trois fois avant de parler. Tu te râcles la gorge, réalisant que tu l’as vexé. En général, tu te fiches un peu de ce que les autres pensent de toi. En fait, tu oublies juste que les formules d’usage sont différentes ici, alors des gens, tu en vexes ou tu en insultes beaucoup sans même le vouloir. Mais avec lui, c’est différent. Tu te retiens quand même de sourire en entendant ses propres. Bien sur, les coutumes de ton pays sont bizarres. Comme si le fait de verser son propre verre soit insultant est plus normal, évidemment. Tu t’abstiens aussi de dire que chez toi, une canne de mais en conserve, ça ne vaut presque rien.

Tu entreprends de te lever en prenant ton assiette lorsque Jae Sun se lève, mais il te fait comprendre de rester assis. Tu reposes ton postérieur sur ta chaise en haussant les sourcils, te demandant qu’est-ce qu’il prépare. Rapidement, ton cerveau associe les lumières qui se ferment à un gâteau d’anniversaire. Tu souris, car ça fais assez longtemps que tu n’as pas eu de gâteau avec des bougies. Tu allais les souffler avant qu’il ne te dise de faire un voeu. Ah, c’est vrai, les fameux voeux ! Tu te souviens que, plus jeune, tu avais fais le voeu d’avoir la nouvelle trottinette hyper cool que tous tes amis avaient. Finalement, tu ne l’as jamais eue. Bah, même si tu fais un voeu et qu’il ne se réalise pas, tant pis ! Tu souhaites donc du succès à toutes les personnes que tu apprécies, à ton groupe, et en particulier à Jae Sun. Tu lui lances un regard furtif avant de fermer les yeux, de prendre une grande inspiration et de souffler toutes les bougies d’un seul coup. Après tout, tu es un chanteur avec une puissante voix, alors du souffle, tu en aurais assez pour éteindre trois autres gâteaux de plus en même temps !

Il rallume la lumière et tu vois qu’il tient un paquet. Tu le fixes pendant quelques secondes, un peu surpris qu’il t’offre un présent. Vous êtes amis depuis un bon moment, mais ce n’est que depuis plus récemment qu’il prend la peine d’organiser des trucs comme ça pour toi. Tu le prends délicatement et tu le tournes de tous les côtés, essayant de deviner ce qu’il y a à l’intérieur. En réalité, recevoir des cadeaux te rends un peu mal à l’aise. Tu n’aimes pas tellement que les gens t’offrent des choses, car tu te sens comme si tu profitais de leur gentillesse. Tu regardes ton ami lorsqu’il te dit de te dépêcher d’ouvrir, et tu roules les yeux. Toujours aussi pressé, celui-là ! Quand tu n’as pas à travailler, tu aimes prendre ton temps.

Tu commences à déchirer le papier et le laisse sur la table, le repoussant plus loin. Tu découvres ensuite une boite assez large, mais tu n’arrives toujours pas à estimer d’avance ce qu’il y a dedans. Tu finis par l’ouvrir, trop curieux, et tes doigts touchent un tissus qui, à ta connaissance, est assez coûteux. À force de jouer les mannequins, tu as finis par reconnaître ce genre de choses. Tu sors délicatement les vêtements, repoussant la boite, et tu les reconnais. Sauf qu’ils sont un peu différents de la dernière fois ou tu les as portés, comme s’ils avaient été retouchés pour être encore plus spéciaux, juste pour toi. Tu les déplies tout en souriant. Oui, ça te fais plaisir. Tu sais que Jae Sun accord beaucoup d’importance à ses vêtements et qu’il ne fabrique rien pour rien. Et surtout, qu’il est méticuleux. Chacune de ses créations pourrait posséder des pages et des pages d’explications de pourquoi ces couleurs, ce tissus, cet agencement, etc. Mais surtout, ça te fais plaisir parce qu’il t’a fait un cadeau spécial, de lui. Tu sais qu’il a mit du temps à le faire, et tu te souviens avoir vraiment aimé cet ensemble lorsque tu l’avais porté lors d’un défilé. Malheureusement, bien que tu sois l’un de ses amis proches, tu n’as pas tout à faite les moyens de te payer régulièrement des pièces de sa collection. Tu as alors une idée derrière la tête ; tu as envie de l’essayer tout de suite.

Sans dire un mot, tu sors de la pièce et te rends à la salle de bain pour retirer tes vêtements et enfiler les nouveaux qui vont venir garnir ta garde-robe et qui seront bien entendu tes préférés. Ils te font à la perfection, et tu sais que Jae Sun a taillé chaque morceau selon les mesures exactes de ton anatomie. Tu sors de la salle de bain, essayant de garder une expression sérieuse. Tu as envie de faire un petit défilé pour qu’il puisse voir les améliorations apportées à la tenue sur toi pour la première fois. Tu prends ta posture de mannequin, et tu te râcles la gorge pour attirer son attention sur toi. Lorsque tu sais qu’il te regarde, tu te mets à marcher de façon confiante, une main dans la poche, l’une de tes poses pour tes photos. Tu passes devant lui en parcourant la pièce, t’arrêtes, te tourne, lui fait un léger sourire, fais un dernier tour, et reviens d’où tu es partis en t’arrêtant finalement devant lui.

‘’Alors, cher créateur, qu’est-ce que tu en penses ? J’adore ça. Je vais pouvoir me vanter à tout le monde que j’ai des morceaux personnalisés du plus jeune designer en vogue de l’heure, avant même que sa collection ne sorte.’’

Tu t’approches de lui et le tire par le bras pour le faire se lever de sa chaise avant de l’enlacer et de lui donner une petite tape dans le dos. Tu sais très bien qu’en Corée, c’est moins courant que chez toi, mais tu le fais quand même. Du moins, avec lui. Il a l’habitude de tes manières du Canada, alors pourquoi t’empêcher de le faire. ‘’Merci beaucoup, ça me fais très plaisir. Vraiment ! T’es le meilleur, et tes vêtements sont supers.’’ Tu recules un peu et te tournes à moitié pour lui montrer un peu ton postérieur. ‘’Et en plus, tes pantalons me font de supers fesses, tu trouves pas ?’’ Tu te mets à rire. Oui, tu te trouves drôle. Normalement, tu te ferais regarder bizarrement si tu disais des trucs du genre. Oh oui, très bizarrement. Tu te mets aussi à danser quelque chose ressemblant vaguement à Gangnam Style. Vaguement, car tu n’as jamais été un très bon danseur. ‘’Et tu vois, je pourrais faire n’importe quoi avec et ça ne déchirera pas!’’ Tu ne sais pas pourquoi, mais tu te sens d’humeur à déconner. Voir Jae Sun te redonne l’énergie que tu n’avais plus en arrivant chez toi après une longue journée. Tu décides d’enlever le haut de ton ensemble avec l’intention de le remettre le plus vite possible dans la boite pour ne pas l’abîmer, et enchaîne avec le bas. Tu te retrouves rapidement en sous-vêtements, mais ça t’importe peu. Tu as l’habitude et, en plus, dans les défilés, tout le monde te vois comme ça lorsque tu dois changer rapidement de vêtements. ‘’Uh, c’est un peu frisquet finalement sans rien sur le dos, beaucoup plus que chez moi.’’ Tu couvres ton corps de tes mains et te sauves rapidement vers la salle de bain pour remettre tes propres fringues.

Euh... YAH! HWANG MIN KYUNG! Où est-ce que tu crois que tu vas comme ça en te promenant dans mon appartement sans même me dire merci! Non mais. Tu ne sais pas ce qu'ils font au Canada, mais ils élèvent bizarrement leurs enfants. Tu te promets de ne jamais y mettre les pieds. Tu ne veux pas aller te balader dans un pays de malpolis. Ya juste à voir Mike agir. Il est sûrement le moins pire de l'espèce en plus parce qu'il a quelques bases de la vie coréenne. C'est quand même un peu dans ses gènes la politesse, mais il a été sévèrement contaminé par les Canadiens. Race de sauvages va. Tu soupires. Tu te laisses tomber sur ta chaise mollement. Pffff. Tous ces efforts pour ne même pas avoir un merci spontanément. PFFFFF PFFFFFF PFFFFFFFF! Non, tu n'es pas fâché. Enfin, pas encore, mais ça pourrait arriver. Quoique tu vas quand même faire des efforts pour ne pas le montrer, après tout, c'est son anniversaire. Heureusement pour lui – parce que tu commençais vaguement à songer à le bouder pour la semaine qui vient – il sort enfin de la toilette – s'il avait envie de caca, il avait juste à le dire plutôt que de fuir comme un voleur – et il porte ta tenue. Ben sa tenue. Tu souris de satisfaction. Ça lui va à merveille. Évidemment. Non seulement cet ensemble est classe, mais il a été conçu expressément pour lui. En fait, de façon générale, tu conçois tes vêtements pour tes modèles. C'est pour ça que tu as une panoplie de modèle aux looks différents. Autrement tu toucherais une clientèle plus maigre et tu as besoin de plus que cela. De toute manière, tu n'as pas vraiment de physique que tu cherches à idéaliser contrairement à beaucoup de tes confrères. Tant mieux si tu peux trouver un modèle un peu plus dodu. Les gens plus ronds ont besoin de s'habiller et de porter des vêtements qui les avantagent eux aussi. On n'est pas tous maigres non plus. Une fois encore, tu es fier de ta création. Tu as vraiment l'oeil pour habiller les gens. Maudit que t'es pro mon grand. Tu rigoles. Ouais, il est chanceux d'avoir des vêtements faits sur mesure gratuit. En même temps, tu lui ferais toute sa garde-robe gratuitement – enfin peut-être que tu chargerais le matériel. Tu regrettes presque de ne pas être le styliste de son groupe, mais au final, c'est bien mieux d'être son propre patron. Puis tu aimes bien la flatterie.

Tu es un peu surpris de se retrouver dans ses bras – bras musclés d'ailleurs notes-tu. Tu devrais avoir l'habitude depuis le temps, mais ça te surprend à chaque fois. C'est juste que ça ne fait pas du tout partie de tes mœurs habituelles. Enfin. C'est Mike alors ça va. Tu ne te laisserais pas enlacer par le premier venu. Tu t'écartes toutefois assez vite, quand tu considères que l'étreinte a assez duré. Tu te contentes de sourire de satisfaction en réponse à ses remerciements et ses compliments. Tu aimes qu'on fasse ton éloge. Surtout en ce qui concerne ton travail parce que tu y donnes toute ton énergie. Tu serais blessé qu'on critique mal ton ouvrage. Ça te ferait pas mal mal. Remarque, que ça ferait peut-être un peu de bien à ton égo parfois démesurément grand.

En le voyant déconner, tu ris à gorge déployée. Ya personne d'autre que Mike pour faire de pareille conneries. Tu as envie te rouler par terre. Bon peut-être pas autant que ça, c'est quand même exagéré. Enfin. Tu es quand même heureux en ce moment, plus que tu ne l'es normalement. Bah, c'est soir de fête ce soir, c'est normal. Tu arrêtes de rire quand il se déshabille complètement devant toi. Tu l'as vu à plusieurs reprises presque nu – voir même nu parfois pour des cas plus exceptionnels – mais toujours dans un cadre professionnel. Jamais... enfin, jamais en amis comme ça. Évidemment, tu t'es déjà attardé sur les détails de son corps musclé et bien découpé – c'est assez difficile de manquer ce beau morceau pour quelqu'un qui voue un culte à la beauté en soit – mais ça ne t'as jamais fait rougir comme ça. Tu es content qu'il soit parti à la salle de bain pour remettre ses anciens vêtements. Du moins, c'est que tu crois qu'il fait – c'est effectivement le cas puisqu'il commence à faire un peu frisquet en octobre. Tu avales rapidement une gorgée d'eau pour essayer de descendre la chaleur qui t'es montée au visage. Tu n'es pas inconscient des sentiments partagés que tu éprouves pour Mike depuis quelques temps, mais lui, il en est complètement ignorant et c'est tant mieux. Après tout, c'est ton meilleur ami. Tu ne voudrais pas le perdre pour une pareille bêtise alors que votre relation actuelle te plaît bien et voir même parfaitement comme elle est : simple et sans prise de tête.

Quand il revient à nouveau bien habillé, tu lui tranches une part de gâteau – un gâteau triple chocolat fudge brownies, s'il n'aime pas tu te jettes du haut de la Namsan Tower – plutôt énorme avant de la foutre dans une assiette que tu déposes devant lui. « J'espère que ça tu aimes. Si t'aimes pas, c'est pas parce que j'ai raté la recette. Tout le monde s'arrache les morceaux de ce gâteau quand j'en fais. Alors si ça te plaît pas, tais-toi, mange et sois beau. » Tu plaisantes à moitié. Tu ne l'obligeras pas à finir s'il n'aime pas ça, mais il n'aura qu'à faire semblant que tu lui as fait un trop gros morceau. Tu te coupes ta propre part que tu attaques sans tarder : c'est pas mauvais ce trucs aux chinois, mais tu as encore faim et on ne dit jamais non au dessert.

« Alors t'en dis quoi? T'as des éloges à me faire? J'aurais sûrement pu devenir pâtissier si j'avais suivi les cours, mais j'étais déjà de trop haut niveau pour les débutants du cours, » fais-tu pour rigoler. Tu ne serais jamais devenu cuisinier. Tu as horreur des cuisines. C'est plein de gens qui se marchent sur les pieds et de comptoirs dans lesquels on trébuche toujours. L'atelier de couture te convient beaucoup plus.

C’est l’heure du gâteau. Il te fait de l’oeil depuis que Jae Sun est entré en le portant dans ses mains. Le chocolat, c’est totalement ton truc. Tu serais même du genre à t’empiffrer de chocolat jusqu’à en être malade. De plus, tout régurgiter ne te découragerait certainement pas de recommencer, jamais ! Le chocolat et toi, c’est pour la vie. Ça, et le pâte chinois traditionnel sans sauce piquante ajoutée. Un peu de fromage aussi, tiens. Bref, tu t’égares. Tout ce qu’il y a d’important pour le moment, c’est la part de gâteau fichtrement grosse qui vient d’apparaître dans une assiette, juste devant toi. Tu vois, il attend juste de se retrouver dans ton estomac. Tu fais un signe voulant dire Amen en fermant les yeux, pour déconner un peu, et plonge ta cuillère dans la pâtisserie. La première bouchée est pratiquement jouissive pour tes papilles gustatives. C’est définitivement l’un des meilleurs gâteaux que tu as mangé de ta vie. Le repas principal laissait un peu à désirer à cause de la touche personnelle du cuisinier, mais cette recette, il ne l’a pas du tout ratée. Tu termines rapidement ta part et tu ne te gênes pas pour en prendre une autre, aussi grosse que la première. Après tout, c’est TON gâteau d’anniversaire, non ?

Tu lécherais bien ton assiette, mais tu décides d’avoir un peu plus de classe. Chez toi, seul, tu le fais, mais devant les autres, tu préfères te contenir. Ton image est un minimum importante, même devant ton meilleur ami, même si celui-ci t’as probablement vu sous tes plus mauvais jours. Tu lui lances d’ailleurs un regard en l’écoutant parler. Tu as l’habitude de ses propos élogieux envers sa propre personne, mais ça ne te dérange pas. Après tout, tu te dis qu’il pourrait avoir des défauts bien pires que tu n’arrives pas à supporter. Tu ne peux pas t’empêcher de pouffer un peu en déposant ta cuillère. Finalement, un deuxième morceau était peut-être de trop, car tu as l’impression que ton estomac va tout simplement exploser.

« Attends ; tu trouves que je suis beau, vraiment ? Si ça me plais, est-ce que je reste beau quand même ? Car si non, je vais faire semblant que ce n’était pas bon ! » Tu lui fais un grand sourire. Il est peut-être un peu imbu de lui-même, mais tu l’es aussi. Tu le sais déjà que tu es beau. Si ce n’était pas le cas, il ne te prendrait sûrement pas comme modèle et les gens n’apprécieraient certainement pas tes photos. « Plus sérieusement, c’est vraiment excellent. Ça me rend presque triste de me dire que j’aurais pu avoir un tas d’autres occasion de manger l’un de tes gâteaux. J’ai une idée : tu peux devenir mon pâtisser personnel ! Ou alors, tu paies mes séances photos avec des pâtisseries, car tu risques de coûter trop cher pour mes moyens. Ah ! Sinon, je pourrais te payer… » Tu te places d’une drôle de façon en faisant une moue se voulant sensuelle, penchant la tête vers l’arrière et écartant les bras, comme si tu attendais que quelqu’un vienne te dévorer. Pas dévorer dans le sens de manger un bon petit plat, tu comprends. «.. Avec mon corps ~ » Tu tentes de garder la pose, mais tu exploses de rire avant d’y arriver. « Me regarde pas comme ça, tu sais très bien que tu voudrais ! »

Tu laisses ton dos s’accoter sur le dossier de ta chaise et croise les bras, un sourire malicieux sur les lèvres. Tu sais que tu ne devrais pas dire ce genre de conneries en public. Remarque, tu pourrais probablement, et tes fans trouveraient probablement ça mignon si tu le faisais avec tes membres. D’ailleurs, tu le fais parfois, et eux aussi. Il parait que c’est assez commun, en fait, au sein des groupes. Les membres développent une espèce de chimie étrange entre eux. Évidemment, tu n’es pas sérieux, mais au fond de toi, tu sais que tu adores lorsque tes propos foutent un malaise entre des personnes. C’est un de tes petits côtés cachés

Durant ces quelques instants de silence, tu ne peux pas t’empêcher de te demander s’il y a déjà quelqu’un, quelque part, qui a offert des faveurs sexuelles en échange de gâteaux ou de trucs du genre. Puis tu te dis, quelle question stupide, bien sur que oui ! Tu te souviens avoir vu, à un show télévisé, une adolescente qui disait l’avoir fait pour du McDonald. Alors il y en a probablement qui le font pour vrai. Tu plisses les yeux, te demandant cette fois si toi, dans certaines circonstances, tu accepterais de le faire. D’ailleurs, les gens seraient très surpris de savoir tout ce qui te passe par la tête en une journée, mais que tu n’exprimes jamais. Le pire, c’est que tu es très sérieux dans tes questionnements, et tu te poses réellement ces questions. Alors, le pourrais-tu ? Tu ne sais pas trop. Tu sais que certaines personnes doivent le faire pour survivre. Peut-être que tu le ferais, mais certainement pas pour pouvoir t’offrir un trio McPoulet. Puis, tu te dis, et si c’était avec lui ? Peut-être que tu pourrais, mais seulement si la situation ne te laissait pas d’autres choix. Sauf que ce serais probablement plus plaisant.

Non mais, à quoi est-ce que tu penses ? C’est bizarre que ce genre de trucs te passe par la tête. Tu pinces les lèvres en faisant un sourire. Ah, tu es si heureux que personne ne puisse lire dans ton esprit. Ça te laisse une certaine liberté assez incroyable, en fait, et tu peux aussi t’enfuir dans ton petit monde de fantaisies lorsque tu le souhaites. Par contre, tu espères que ces fantaisies ne soient pas formées par des images de toi et de… Non, c’est étrange.

« Ça te dirais de sortir ? J’aime bien ton chez-toi, mais je crois qu’un peu d’air frais me ferais pas de mal. J’ai… trop mangé, je pense. » Oups, tu as laissé passer un certain malaise à travers ta voix. Tout ça, c’est à cause des trucs stupides auxquels tu penses. Cerveau crétin.

Tu ne réponds pas. Tu n'as pas dit qu'il était beau, tu as simplement modifier la technique du tais-toi et sois belle. Version on ne crache pas sur la nourriture. Sauf que bon, c'est sa fête, tu peux bien lui laisser croire qu'il est beau. D'autant plus que de ton point de vue ce n'est pas faux. Vraiment pas faux du tout. Notons bien que tu ne l'avouerais jamais toutefois. Ce n'est pas trop ton genre de faire des compliments non plus. Tu préfères en recevoir. De toute façon, tu as vite appris par le passé que donner, c'est souvent mal remercié et tu ne te feras plus avoir. Enfin, faut remarquer que tu doutes qu'un jour Mike abuse de ta gentillesse, mais bon. Les habitudes ne se perdent pas du jour au lendemain et la confiance déjà brisée se redonne difficilement. Ce n'est pas de sa faute, mais tu ne fais pas d'exceptions, même pour ton meilleur ami. Tu t'en veux un peu pour ça, mais peut-être qu'un jour tu passeras outre parce que... après tout, il est plus important que tout le reste du monde. Puis bon, il vient d'admettre que ton dessert est sublime alors... ça vaut quand même des points en plus, alors tu pourrais bien un jour t'ouvrir un peu plus. Après tout tu as déjà commencé beaucoup en l'invitant chez toi. C'est pas tout le monde qui peut visiter ta demeure – de toute façon, il n'y a pas assez de fous pour vouloir y passer : faut voir le bordel dans ton bureau à l'atelier pour savoir à quoi ressemble ton appartement, soit un gros foutoir dangereux pour les pieds et la gueule. Juste pour ça, tu lui ferais des gâteaux gratuitement, comme il semble beaucoup apprécier – et le demander. Puis bon, c'est pas comme si ça prenait beaucoup de temps. Il n'aurait qu'à te fournir les ingrédients. Ou tu pourrais même lui filer la recette, même si ça ne serait pas aussi bon. Euh... mais qu'est-ce qu'il fout là?

Disons que tu ne t'attendais pas à ce que Mike te fasse une proposition de ce genre. Enfin... Disons que... Personne ne ferait ça en Corée sauf lui hein... Tu le regardes bouche-bée tout en tâchant d'éviter tes joues de rougir, chose que tu ne peux pas vraiment contrôler avec beaucoup d'aisance. D'autant plus que tu sais qu'il ne fait que plaisanter alors que...bah en fait, c'est que ça te plairait un peu. Tu ne peux pas nier l'attirance que tu as pour ton meilleur ami. Ce n'est pas récent d'ailleurs. Tu ne la montres pas parce que... ce n'est pas que en es gêné, au contraire. C'est simplement que tu ne sais pas trop ce que tu attends. Alors tu attends d'être certain pour passer aux choses sérieuses. D'ailleurs, ce n'est pas vraiment sérieux en fait. Tu as simplement un crush sur lui, rien de plus. Tu ne veux pas gâcher ce qui existe déjà pour des choses qui ne sont encore que très floues. De toute façon, sans réciprocité, ça ne sert à rien. Certaines personnes sont à l'aise de se déclarer à gauche et à droite, de coucher et de rompre, mais pas toi. Ce n'est pas sérieux. Tu as déjà trop de soucis dans ta vie pour te poser là-dessus, une bombe prête à exploser à tout instant.

« Mais qu'est-ce que t'es con. On dit pas de saloperies à table... De quel pays de fous viens-tu... » marmonnes-tu pour toute réponse. De toute façon, ta voix te trahirait sûrement si tu essayais d'en ajouter plus que cela. Un silence suit ces mots et tu fixes de côté son visage. Tu te demandes à quoi il pense : ses expressions faciales sont assez indéchiffrables en fait. Tu retiens un soupir et tu vas proposer d'aller regarder un film ou quelque chose, afin de ne pas transformer la soirée en gros flop, mais à ce même moment, Mike propose de sortir. Oui d'accord pourquoi pas. Tu te lèves d'un bon. C'est une excellente idée, l'air pur et frais chassera la chaleur qui domine ton visage et ton corps. « Allons-y, on décidera une fois dehors où on ira. » Tu n'as pas trop envie de sortir à proprement parler. Tu n'aimes pas trop les bars et compagnie. Remarque, tu pourrais te changer les idées en reluquant les filles en mini-jupe. Tu gardes l'idée en tête pour plus tard. En premier, quitter la chaleur étouffante de l'appartement, bien que tu aies oublié de mettre le chauffage maintenant que la température a diminuée. Buh. Compliqué.

Après avoir enfilé vos chaussures vous vous retrouvez dehors. L'air frais te rougis les joues, mais c'est vraiment parce qu'il y a un petit vent sec qui te râpe les joues. Pas trop agréable. Tu as envie de t'allumer une cigarette pour réchauffer tes doigts et tes poumons, mais ça fait longtemps que tu ne fumes plus et tu ne vas pas recommencer. De toute façon, il faudrait aller au dépanneur au coin de la rue et tu n'en as pas particulièrement envie. L'air extérieur fait déjà beaucoup de bien quand même.

Tu te tournes vers Mike qui a les joues bien rougies lui aussi. « Tu vas mieux maintenant? » demandes-tu. Bah quoi, tu n'as quand même pas envie qu'il soit malade le jour de son anniversaire. Quand il te fait signe que oui tu t'approches et passe ton bras autour de ses épaules. « Parfait alors, alors célébrer l'évènement d'une façon digne de ce nom! » Tu sors tes clés que tu fais tourner autour de ton index quelques secondes avant d'appuyer sur le bouton qui déverrouille les portes de ton automobile. Tu le pousses vers le côté passager avant d'aller prendre place sur le siège du conducteur. Tu te tournes vers lui avant de démarrer le moteur pour lui demander où il veut aller. Tu quittes le stationnement privé du bloc appartement et quitte ta petite rue paisible en direction des rues plus animées du quartier.

Tu as du temps libre, alors autant en profiter. C’est encore mieux si tu peux le faire en compagnie de Jae Sun. Les membres de ton groupe sont gentils et tu les considères comme des amis ou des frères, mais vous êtes si souvent ensembles que tu as parfois besoin de prendre une pause et de ne pas les voir. Tu enfiles tes chaussures et ton manteau, et vous êtes prêts pour l’aventure ! Tu as envie de te lâcher un peu ce soir, après tout le stress que tu accumules ces derniers temps. Il fait assez froid dehors, mais l’air est sec. Tu espères que tu ne vas pas soudainement te mettre à saigner du nez et tu renifles un petit coup pour t’assurer qu’il n’y a rien qui aurait l’intention de sortir. Tu te tournes vers ton ami, un peu dérouté par sa question. « Hein ? Bien sur que je vais bien, pourquoi je… Ah, oh, oui, mon estomac, parce que j’ai trop mangé… Oui oui, ça va, ne t’en fais pas. » Quel crétin, tu oubliais déjà la raison pour laquelle tu lui as demandé de sortir à la base. Tu lui fais un sourire pour le rassurer, tes yeux se transformant en deux fentes au dessus de tes pommettes. Tu le laisses te prendre par les épaules, le bousculant un peu pour le taquiner, et t’installes finalement dans la voiture.

Au moins, tu te dis que tu n’auras pas à conduire. Tu as déjà décidé que tu passerais la nuit chez Jae Sun. Oh, tu ne lui en a pas encore parlé, mais tu es certain qu’il n’y verra pas d’inconvénient. C’est comme ça, entre vous. Il ne laisse pratiquement personne entrer dans son appartement (et avoir raison, vous pourriez bien vous y rendre et être déclarés comme étant des personnes disparues au bout de quelques jours après vous êtres perdus dans tout ce qui traîne la dedans…) mais toi, tu y vas quand ça te chante. Et il est presque toujours content de te voir. D’ailleurs, tu y penses, malgré toutes tes visites surprises, tu ne l’as jamais, toi, surpris avec quelqu’un en débarquant à son appartement. Tu te demandes d’ailleurs si ton ami n’a pas une vie sentimentale tout court, ou alors qu’il ne t’en parle tout simplement pas. « Eh, si tu fréquentais quelqu’un, tu me le dirais, hein ? » Tu le regardes avec des petits yeux, sans même répondre à sa question. « Puis, je ne sais pas trop… Peut-être au club Ellui, c’est top classe là-bas. Et plus privé. » Tu aimes bien aller là-bas, car il y a tout un tas de salles privées pour les groupes et tout ça. Ça permet aux personnes un peu plus connues de s’amuser sans se faire harceler.

Comme le club en question n’est pas très loin, situé ailleurs dans Gangnam, vous n’avez que quelques minutes de voiture à faire pour y arriver. Même si les festivités ne sont pas encore commencées, il y a une ligne d’attente devant le bâtiment. Tu indiques à Jae Sun de se garer à l’arrière, et vous descendez de la voiture. Hors de question que tu attendes en ligne comme tout le monde. Pour une idole, tu es très modeste, mais tu abuses tout de même parfois des privilèges qui viennent avec. Tu n’as pas envie de te les geler et, surtout, de te faire repérer. Vous vous rendez à une porte à l’arrière, et l’homme la gardant vous reconnaît tout de suite. Ce n’est pas la première fois que vous vous rendez à cet endroit. Il vous laisse entrer sans problème en souriant. Une fois à l’intérieur, vous réalisez que le club est encore vide. Parfait, te dis-tu ; vous allez pouvoir vous prendre une salle semi-fermée donc l’accès est limité mais qui vous donne une vue de balcon sur le reste de la salle. Tu préfères de loin ça que d’être complètement coupé du monde.

On vous indique la pièce et tu prends Jae Sun par le bras en sautillant un peu. Oui, tu vas envie de faire la fête ce soir, de prendre quelques verres et peut-être même de danser. Après tout, c’est ton anniversaire, tu peux bien en profiter. On vous installe dans l’une des pièces, et tu te laisses tomber sur la banquette en demandant tout de suite des rafraîchissements alcoolisés. Rapidement, les gens commencent à entrer, la musique débute, les lumières ferment et tous les lasers et spots se mettent à clignoter. Ah, tu es du genre calme, mais une fois de temps en temps, sortir te faire du bien. Tu fais un clin d’oeil à ton ami en lui offrant son premier verre, et tu t’attaques au tiens. Tu glisses sur la banquette pour t’approcher de lui et le prendre par les épaules, te penchant à son oreille pour qu’il puisse t’entendre parler.

« J’ai envie de m’amuser ce soir et de me lâcher ! Si t’as trop bu, j’appellerai un taxi, parce que ça vaut pour toi aussi ! »

La fête bat son plein, et tu ne t’empêches pas de boire. Tu te fiches un peu du montant, car tu sais que tu as de quoi payer et en plus laisser de bons pourboires. Ce n’est pas comme si tu te permettais souvent des folies du genre. Tu es déjà bien réchauffé lorsqu’une idée te passe par la tête. Tu lâches un EH très sonore et oblige ton ami à se lever pour lui parler, mais aussi en profiter pour le faire se trémousser le derrière. Tu sais qu’il a avalé environ l’équivalent de tes consommations, mais tu ignores s’il est aussi réchauffé que toi.

« Man, j’ai une SU-PER idée ! Tu sais qu’ils ont des danseuses ici ? On pourrais s’en faire venir quelques-unes pour s’amuser avec nous ! Alleeeeez, dis-ouuuuuui ! »

Mais avant même que Jae Sun ne puisse répondre, tu fais déjà signe à l’un des serveurs de transmettre ta commande et de faire venir pas nécessairement les filles les plus jolies de la place, mais qui sont amusantes et qui peuvent discuter. Car oui, pour toi, la belle gueule ne vaut pas tout.

Tu souris en coin en te disant que pour le moment, si tu devais fréquenter quelqu'un, il le saurait tout de suite, sans même avoir à poser de questions. Enfin, c'est un peu fou comme idée en fait, mais ça te plaît quand même d'y penser. Tu as déjà été en relation avec des filles. Ça n'a jamais vraiment cliqué et c'était plutôt pour pour passer le temps que par amour au final. Puis aussi pour satisfaire tes désirs pervers face à une paire de seins bien fermes et de longues jambes bien découpées. On ne se le cachera pas, tu es un sale pervers à tes heures. Tu démarres donc et quitte en direction de sa proposition, un choix qui te convient parfaitement. Tu trouves ce club agréable du fait que tu ne t'y fais pas harceler par les gens quand tu y vas contrairement aux endroits où tu t'amusais à sortir avant de connaître gloire et succès. En plus, en tant qu'habitués de la place, on vous laisse entrer quand vous le voulez sans trop de problèmes. Quelqu'un qui serait au fait de votre amitié pourrait très bien se faire passer pour vous – avec un maquillage très convainquant – et entrer sans problème. En plus qu'il ne fait pas toujours très clair pour bien distinguer les visages. Enfin. Les joies des salles semi-privées. Tu ne vas pas t'en passer et puis. Tu n'as jamais été particulièrement sage et rangé, ce n'est donc pas la célébrité qui va t'assagir puisque rien n'a jamais réussi. Ça te permet d'être fou avec tout le monde sans être vu par tout le monde. C'est mieux pour éviter les scandales et toutes ces choses. Tant mieux alors.

Il ne t'en faut pas plus pour être heureux. Tu attrapes ton premier verre et plonge tes lèvres dans ce nectar paradisiaque qu'est l'alcool. Tu comptais déjà faire affaire à ton conducteur désigné si jamais tu terminais la soirée trop ivre pour conduire. Ce qui risque sûrement d'être le cas vu la vitesse à laquelle tu bois en quantité déraisonnable. Hey, c'est la fête de ton meilleur ami, normal que tu te lâches un peu lousse quoi. Tu dégustes cocktail après cocktail – les alcools forts c'est pas tellement ton truc en fait – bien tranquillement en jetant des coups d'oeil à ce qui se passe en-dessous. C'est bien d'être plus haut, ça te permet d'avoir une vue en plongé sur le décolleté des filles qui se déhanche en bas. Tu en siffles quelques unes du haut de ton anonymat. Oh oui. Rien de plus beau que cela. Tu te fais alors interpellé par Mike et tu te lèves pour entendre ce qu'il a à dire. Tu commences un peu à être bien réchauffé, mais tu es encore très maître de la situation. Tu te déhanches un peu – et il faut avouer que tu n'es pas mal vu tout ce que tu as pu observé alors que tu étais styliste pour MYS – à ses côtés tout en étant curieux d'entendre sa merveilleuse idée. Que tu approuves tout à fait. C'est fantastique. Enfin, tu n'as pas le temps d'en faire part que la commande est déjà passée. Génial. En espérant que la fille saura être bien discrète sur votre identité. Tu vas laisser gros pourboire pour t'en assurer.

Rapidement, une jolie nana entre dans votre petite pièce. Ce n'est pas un canon, mais elle est très passable et le décolleté plongeant qu'elle porte excuse les imperfections de son visage et ses longues jambes dénudées finissent de t'échauffer. Un large sourire béat étire tes lèvres et tu chuchotes à Mike : « Elle est bien roulée, hein? » Pour toi les filles sont pratiquement toutes écervelées alors tu accordes beaucoup d'importance à leur apparence. Après tout, s'il faut se fier aux filles que tu croisais en backstage du temps de ton premier emploi dans le domaine de la mode, c'est presque péjoratif. Évidemment, elle n'est pas venue là que pour parader alors elle entame tout de suite un petit numéro et tu ne te caches même pas pour te rincer l'oeil pendant ce temps-là. Tu en as même des frissons. Quand elle termine, tu t'écartes un peu de Mike et lui fait signe de venir s'assoir entre vous avant de lui offrir un verre. Tu sais que pour lui, il n'y a pas que le physique qui compte, mais aussi l'intellectuel alors il va sûrement vouloir piquer jasette avec elle. En espérant qu'elle soit un minimum futée, sinon ce sera ennuyant. Tu commandes d'autres verres au serveur : la soirée est encore jeune et vous avez longtemps à fêter. Pas question de couper court aussi tôt.

« Alors, c'est quoi ton ptit nom, » demandes-tu. Autant commencer par quelque chose de civil. Tu pourras essayer de la tripoter un peu tout à l'heure. Faut pas s'habiller comme ça et travailler dans ce genre d'endroit si on ne veut pas se faire toucher. Sûrement qu'elle vous sortira un nom de scène, mais ce n'est pas important, c'est juste pour ne pas avoir à l'appeler hey toi machine, fais-moi une petite danse sexy. Pour éviter de trop toucher tout de suite, tu passes un bras autour de ses épaules. Ohhh que sa peau est douce. Peut-être pourriez vous en commander une autre plus tard, question d'en avoir chacun une. Parce que dans le fond, elles sont un peu comme des escortes publiques qui ne se prostituent pas. Bah si un peu en fait, mais elles ne vont pas jusque là dans leur prostitution. Et c'est tant mieux, tu n'aimes pas les putes.

Tu fais quelques pas en titubant un peu et décide finalement que retourne t’asseoir est probablement une meilleure solution. Tu le sens, l’alcool qui coule dans tes veines et qui te fais tranquillement sombrer dans un état d’ébriété certain. Tu aimes bien l’alcool mais tu essaies d’en abuser le moins souvent possible. Tu te permets une soirée de beuverie de temps en temps, où tu consommes assez pour te réveiller le lendemain et réaliser que tu as oublié certains moments de la veille. Tu t’écrases sur la banquette et croise les jambes alors que Jae passe un bras autour de ton épaule. Vous attendez tous les deux, avec appréhension, que la fille que tu viens de commander arrive. En fait, tu n’aimes pas trop dire ‘’commander’’ même si c’est un peu le cas car tu ne considère pas qu’elle est un objet. Tu te dis la même chose des prostituées. Même si elles utilisent leur corps comme outil de travail, tu ne fais pas abstraction de la personne qui se cache derrière. Remarque, tu n’as jamais fais affaire avec une prostituée et tu ne risques jamais de le faire, parce que ça ne t’intéresse pas.

Finalement, la demoiselle fait son entrée. Tu ne te gênes pas pour la dévisager de haut en bas, t’arrêtant sur certaines parties de son corps. Alors que tu as les yeux plissés et un air sérieux, tu vois en coin que ton ami, lui, ne s’empêche pas du tout de sourire. Au moins, tu te dis qu’il apprécie ton idée, ce sale petit pervers. Tu te penches vers lui à ton tour pour approuver effectivement, elle a les formes à la bonne place. Étrangement, tu ne sais pas trop si tu aimes ça ou pas. C’est assez confus, et tu te dis que l’alcool doit être en cause. Elle se met à danser et vous regardez attentivement son petit numéro. Elle bouge bien la fille, mais tu es distrait par son énorme poitrine qui rebondit chaque fois qu’elle saute au rythme de la musique. Jae Sun te repousse finalement un peu, pour laisser assez de place pour qu’elle vienne s’installer entre vous. Dès que son petit derrière se pose sur la banquette, il passe le bras autour d’elle, te poussant un peu de ton côté en même temps. Tu le regardes en roulant des yeux.

« Selena. » Dit-elle alors avec un sourire. Tu ignores pourquoi elles utilisent toujours des noms du genre, qui sonnent comme s’ils étaient originaires d’autres pays. Peut-être que c’est parce que les hommes préfèrent lorsqu’ils ont l’impression que les filles sont exotiques ? Tu te commandes deux autres verres, et tu les vides l’un après l’autre. Tu as vraiment l’intention de te saouler la gueule, et vite. Pourquoi ? Tu ne sais pas trop, mais tu en as simplement envie.

« Tu fais ça depuis combien de temps ? Est-ce que tu veux un verre ? » Tu lui en offre un sans attendre sa réponse, puis tu ricanes un peu. « Nevermind; On est ici pour s’amuser, pas faire un interrogatoire haha ! » Tu vois que Jae Sun te lance un regard en biais et qu’il a l’air un peu surprit. Normalement, tu préfères discuter. Tu es plus ce genre de type. Que tu repousses l’occasion d’avoir une conversation pour voir si elle a un cerveau digne de la grosse de ses obus doit être surprenant. Tu te lèves et la tire par la main pour qu’elle vienne danser avec toi, et tu te lâches. Tu la prends par les hanches et vous continuez de danser, dans une proximité que tu évites normalement avec les femmes. Elle te dit que tu danses bien, et tu lui rends le compliment. Vous riez tous les deux. Tu te dis qu’au fond, elle a peut-être quelque chose dans le crâne, en fait. Tu vois Jae Sun qui a l’air de faire la moue et tu chuchotes à l’oreille de ‘’Selena’’. Tous les deux, vous vous précipitez sur lui pour le tirer, chacun tenant un bras, et l’inviter à venir danser avec vous. C’est assez étrange, en fait. Vous êtes là, tous les deux, à danser avec une seule fille entre vous deux. Il fait chaud, tu prends un autre verre pour te rafraîchir. Tu ris, mais tu ne sais pas trop pourquoi. Les lumières du club clignotent et changent rapidement de couleur, et tu te laisses emporter par le son de la musique. Tu bois encore.

Soudainement, le rythme de la musique ralentit et tu comprends qu’il s’agit plutôt d’une danse à deux cette fois. Tu sens que tu es repoussé alors que Jae se rapproche de la fille et prend possession de toute son attention. Tu ne sais pas pourquoi, mais quelque chose serre à l’intérieur de toi. Tu retournes t’installer sur la banquette pour caler un autre verre, car tu as chaud. Tu ne sais même plus à combien de consommations tu es rendu, et tu t’en fiches. Tu les regardes danser, puis tu vois que Jae arrive à un autre stade et commence à glisser ses mains sur elle tout en dansant. Ça n’a pas l’air de la déranger, mais toi si. Tu ne sais pas pourquoi et tu préfères te dire que tu es déçu finalement de voir qu’elle se laisse tripoter aussi facilement. Étrangement frustré, car l’alcool décuple tes émotions, tu fais signe au serveur et tu lui demandes de t’apporter la plus jolie fille qu’il a. Peu importe si elle est stupide ou pas.

Lorsqu’elle arrive, tu vois que c’est un bon choix. Elle est parfaite, mais tu es certain que c’est le résultat de la chirurgie. Elle possède tous les attraits qui sont populaires en Corée et qui, bien souvent, sont impossibles à avoir sans un peu d’aide chirurgicale. Lorsqu’elle te reconnaît, elle se précipite vers toi pour te louanger. Tiens, une fan en plus. Tu lui offres des verres, faisant abstraction des deux autres qui sont en train de danser de façon un peu trop lascive à ton goût devant toi. Tu lui expliques aussi que peu importe ce qu’il se passe ce soir, elle doit garder le secret. En échange, lorsque tu reviendras, tu lui feras signe. Elle accepte, évidemment.

Après quelques discussions, elle glisse une main sur ta cuisse. Tu souris. Tu es vraiment engourdis par l’alcool, et tu n’as pas trop conscience de ce que tu fais. Tu replaces une mèche de cheveux derrière son oreille et lui fait un clin d’oeil en lui montrant votre petite piste de danse personnelle. D’un mouvement svelte et gracieux, elle se lève te tends la main pour t’inviter. Tu la suis, et tu n’as pas conscience de Jae qui vous suit du regard. Vous dansez, très rapprochés. Tu as chaud et tu vois que sa peau un peu à découvert commence à devenir un peu reluisante aussi. Elle passe les bras autour de ton cou et tu la prends par les hanches, et vous dansez comme ça, longtemps, prenant des pauses pour vous envoyer quelques verres. Vous êtes tous les deux bien intoxiqués, et vous souriez en riant. Soudainement, elle s’approche et pose ses lèvres sur les tiennes. Tu réponds à son baiser et réalises qu’elle goûte les fruits, en plus de l’alcool. Mais tu réalises aussi que même si tu l’embrasses à ton tour, ça ne te fais rien. Tu regardes derrière toi et tu vois ton ami être très proche de l’autre fille… Beaucoup trop. Tu repousses un peu la fille et, soudainement, tu t’excuses en disant que tu ne te sens pas bien. Ce qui est la vérité. Tu la contournes et sort rapidement de la pièce, bousculant un peu ton ami.

Tu te diriges rapidement dans une des salles de bain plus privées en marchant croche. Tu as vraiment beaucoup trop bu, et tout tournes autour de toi. Une fois dans la salle de bain, tu te lances de l’eau froide au visage et t’assoies sur le sol. Rester debout t’étourdis trop, et tu ne comprends pas trop qu’est-ce qui se passes. Tu n’aimes pas ça.

Selena. Elle aurait nettement pu choisir mieux que ça. C'est moche et bas de gamme. Ils ont mal choisi leur fille pour vous. Enfin, c'est peut-être pas elle qui a choisi. Bah tu t'en fous. Tant qu'elle est bien roulée et pas trop sotte, il y a de quoi se faire un peu de plaisir. Oh well. Si Mike a pas envie de discuter ce soir, c'est qu'on peut vraiment faire la fête. Tu es quand même un peu surpris, c'est pas trop son genre, mais bon. Après tout c'est son anniversaire, c'est pas tous les jours que ça arrive, il a bien le droit de faire le con pour une fois dans sa vie. Enfin, tant et aussi longtemps que les médias ne sont pas au courant. Les agences d'idoles n'aiment pas trop les scandales, surtout si ça implique de l'alcool. Bah les scandales tout court en fait. Dans tous les cas, tu t'es fait avoir : c'est toi qui se retrouve seul sur la banquette à regarder la femelle danser avec Mike. Bon d'accord. C'est méchant, mais tu es un peu fâché d'être laissé en plan. Ton caractère franc et direct couplé à l'effet de l'alcool ne t'incite pas du tout à faire semblant d'apprécier le spectacle et ton visage présente une moue de déplaisir. Puis bon. Ça ne te fera jamais plaisir de voir Mike dans les bras d'une femme. Ça te cause même un pincement au cœur. Mais ça, on ne dira pas pourquoi, c'est évident même si le principal intéressé n'en sait rien. Et c'est mieux comme ça. Tu ne vas pas tout gâché pour un petit penchant. Il y a des liens plus précieux qui ne méritent pas d'être brisés par égoïsme. Ce à quoi tu as droit maintenant te suffit amplement à être contenté. Du moins c'est ce que tu crois.

Rapidement, on charge vers toi pour t'attirer dans une drôle de danse à trois. Tu songes que vous auriez dû vous prendre deux nanas pour éviter des scènes aussi... étranges. Voir embarrassantes. C'est quoi cette drôle de gigue? Bah, Mike a l'air de s'amuser lui alors autant en fait autant. En bas, la fête doit battre son plein si tu te fies aux lumières qui crépitent en rythme avec la musique. D'ailleurs quand cette dernière se met à changer, tu te retrouves de plus en plus près de Selena. Rapidement, vous dansez ensemble, sans Mike. Tu n'y ressens aucune culpabilité : ce n'est qu'une danse et tu la lui laisseras pour la suivante. Et dire que c'est toi qui boudait tout à l'heure pour la même raison. Bah, c'est pas la même chose. Tes mains glissent autour de sa taille tranquillement. Puis dans son dos de plus en plus vers le bas. Ta main gauche finit par s'emparer de ses fesses, légèrement. Sans les empoigner, elle les couvre tendrement. Bon, disons que c'est avec tendresse, elle ne t'attire pas plus que ça, c'est simplement une mauvaise manie. Des culs de fille tu en as tâter plusieurs. Le sien est plutôt bien mais sans plus. Tu remarques d'ailleurs que Mike a appelé une autre fille. Il était temps.

Au départ, tu crois que tu es satisfait de la situation, chacun votre fille, plus de fous, plus on rit, tout ça. Toutefois, tu réalises peu à peu qu'en fait, tu n'aimes pas voir Mike dans les bras de cette fille. Oui, tu l'as vue tout à l'heure lui toucher la cuisse et tu es certain qu'elle ne l'a pas fait que pour le boulot. Quand c'est le travail, c'est moins grave, mais quand des sentiments personnels s'en mêlent, c'est une toute autre histoire. Tandis que tu danses avec ta propre nana, tu t'arranges pour toujours les avoir dans ton champ de vision. Tu les surveilles du coin de l'oeil en essayant que ça ne paraisse pas trop. Selena te taquine et te demande si la partenaire de ton ami te plaît plus qu'elle. Tu secoues la tête et tente de détourner les yeux pour ne pas les fixer. Après un instant, quand tu tournes le regard à nouveau vers eux, le spectacle que tu vois te choque.

Enlacés, Mike et... bah tu ne sais pas son nom alors disons qu'elle a décidé de s'appeler Jessica. Bref. Eux, ils sont en train de s'embrasser. Et pas juste un petit bisou de drama. Leurs lèvres bougent. Tu avances d'un pas, un peu ébahi, ce qui a pour effet de te rapprocher nettement de Selena, rapprochant considérablement vos torses, ce qu'elle prend comme excuse pour écraser ses seins sur toi. En temps normal, tu adorerais ça, mais là tu as un peu la tête ailleurs.

Quand Mike sort de la pièce en te bousculant, tu restes figé sur place un instant. Les deux filles te regardent, cherchant une explication. Tu hausses les épaules. Tu ne sais pas ce qui se passe. Peut-être a-t-il trop bu et il a envie de vomir. Ou peut-être qu'il a réalisé que la fille puait de la bouche et il veut aller prendre une menthe mais il n'en a pas. Il aurait pu te demander, tu en traînes toujours sur toi. Tu ferais peut-être mieux d'aller vérifier si ça va. Tu communiques à peine l'information aux filles qui vont sûrement profiter de votre absence pour discuter de vous sur la banquette. Après tout, elles ne sont pas employée pour n'importe qui. En espérant qu'elles ne fassent pas trop monter la facture. De l'argent tu en as beaucoup, mais tes fonds ne sont pas renouvelables dès que tu les utilises.

Tu déduis que ton meilleur ami est parti à la salle de bain. C'est effectivement là que tu le trouves assis par terre. Tu le regardes un peu surpris. « Qu'est-ce que tu fais là? » dis-tu sans cacher ton étonnement. Remarque, il a beaucoup bu. Peut-être a-t-il déjà atteint sa limite. C'est connu, c'est pas dans vos gènes de jaunes de bien tenir l'alcool. Tu te sens un peu mal de ton un peu sec. Tu essaies alors de te reprendre : « Est-ce que ça va? T'as trop bu? » Vu son teint verdâtre, la question peut paraître un peu stupide en fait, mais faut bien la poser. Tu vois aux gouttes d'eau qui perlent son visage qu'il s'est déjà jeté un peu d'eau dans le visage, sûrement pour se rafraîchir. « Tu veux rentrer? » Toi tu n'as pas envie. Bah pas que tu tiennes particulièrement à rester dans le club et boire jusqu'à atteindre le coma éthylique là. Juste. Tu voudrais passer encore un peu plus de temps avec lui. Mais ça tu ne le diras pas. Il rirait de toi tu supposes. Hahaha. Vous voyez régulièrement pour le boulot et en-dehors. Pourquoi plus? Bah c'est un secret avec toi même. Bah déjà, c'est pas comme si tu pouvais en parler à qui que ce soit. Tu t'accroupis près de lui et t'accotes contre le tuyau du lavabo en rejetant la tête par en arrière, les mains jointes devant tes genoux. Tu redresses ta tête et la tourne vers lui. « Dans tous les cas, faut pas rester ici, à moins que tu veux qu'un triple imbécile prenne des photos de toi et les diffuse dans tous les réseaux sociaux. » Ou de toi aussi, mais ça tu ne fais que le penser. Toi tu tiens encore la route. Tu te relèves et lui tends la main. Si au moins vous étiez debout et que quelqu'un entrerait ce serait moins bizarre et vous auriez l'air un peu moins... wasted.

Pratiquement couché par terre, tu fixes un point invisible en te battant pour garder tes yeux ouverts. Ce soir, tu as vraiment abusé. Beaucoup trop. Tu te retrouves rarement dans un état aussi avancé, car tu n’as pas souvent l’occasion, que tu dois garder une bonne image mais surtout parce que tu n’aimes pas particulièrement ça. D’ailleurs, tu ne sais même pas qu’est-ce qui t’as pris. Tu avais soif, peut-être, mais si chaque verre te désaltérait un peu, il t’asséchait aussi deux fois plus la bouche. Tu passes une main sur ton front en cherchant encore un peu de froid, car tu commences à sentir ton coeur battre dans tes tempes. Lorsque tu vois la porte s’ouvrir du coin de l’oeil, tu n’arrives même pas à bouger mais ton coeur se serre. Tu ne veux pas que qui que ce soit te vois comme ça mais te laisser choir dans une toilette publique d’un club assez populaire n’est probablement pas la bonne façon de l’éviter. En tournant la tête, tu vois qu’il s’agit de Jae Sun. Soulagement, mais aussi frustration. Tu n’as pas envie de le voir. Tu as vraiment la nausée et tu sens que tes consommations vont bientôt sortir du même côté d’où elles sont entrées. Tu sens que ta journée demain va être rude et tu espères que ton horaire n’est pas trop chargé, car même si tu as toujours l’air impeccable, tu risques d’avoir du mal à jouer ton rôle durant une journée entière en ayant la gueule de bois.

Rentrer ? Pourquoi rentrer ? Il a l’air de bien s’amuser lui, pourtant. Qu’il reste et qu’il t’appelle un taxi pour que tu rentres, tu es certain qu’une longue nuit de plaisirs l’attends. Un rictus se dessine sur ton visage. Tu deviens un peu agressif sous l’influence de l’alcool, et tu n’aimes pas ça. Tu es si intoxiqué que tu n’es même pas certain d’arriver à voir clair dans tes propres émotions et tu ne comprends pas vraiment pourquoi tu es si en colère. Peut-être parce qu’il fini toujours par préférer aller se frotter sur une nana stupide que déconner avec toi, qui sait. « Aaah aha haha la feeerme Jae, tu parles trop, shhhh, vas t’amuser si ça t’dis hein ! » Voilà, le gros saoulons en toi vient de prendre la place et tu t’exprimes comme un espèce de père de famille alcoolique, pauvre et inéduqué des bas fonds de la grande ville. Tu ris tout seul et te faisant la réflexion, d’ailleurs. Pourtant, ce qu’il dit a du vrai. Malgré ton absence soudaine d’intelligence, tu sais qu’il a raison. Il ne faut pas que tu te fasses choper ici. Tu es le leader, c’est toi qui représente ton groupe et si tu plantes, tout le monde plante avec toi. Et ça, tu ne peux pas.

Tu te relèves péniblement, refusant l’aide que ton ami t’offre, et te tiens par les deux mains à l’évier. Tu te jettes encore un peu d’eau fraîche au visage avant de t’essuyer et tu te relèves, bien droit. Tu dépasses Jae Sun sans même tituber une seule fois et tu sors de la salle de bain. Tu dois tout faire pour conserver une attitude de contrôle. Tu sais qu’il te suit derrière et tu retournes à votre salle en indiquant aux filles que la soirée est terminée. Bien entendu, tu payes les factures qui s’élèvent à des sommes assez faramineuses mais bon, c’était ton anniversaire. Tout le monde s’assure qu’aucun mot ne sera glissé à ton propos à qui que ce soit, et tu leur fais confiance. Puis, tu fais signe à ton ami et tu sors de la bâtisse. Entre temps, des fans présents te reconnaissent et demandent à prendre des photos. Même si la plupart ne connaissent pas Jae Sun, n’étant pas familiers avec le monde de la mode, ils demandent à prendre des photos avec lui car ils savent qu’il est obligatoirement connu. Et probablement à cause de son physique aussi, tu ne vas pas te le cacher. Au bout de quelques minutes, vous êtes dehors. Tu dois encore te forcer, du moins jusqu’à ce que vous soyez dans la voiture. Tu as une sale envie de te mettre à dégueuler, mais tu sais que des gens vous regardent.

Tu décides d’embarquer niveau passager, puis une fois dans la voiture, de transférer vers l’arrière. Tu te laisses tomber sur la banquette et tu fermes les yeux. Tu as la nausée, mais tu dois te retenir, au moins jusqu’à ce que vous soyez hors de vue. Tout tourne autour de toi et tu as beaucoup de mal à te retenir. Lorsque la voiture démarre, tu sens que tu n’es pas loin et au bout de quelques minutes, alors que vous êtes bien loin du club et que personne ne peut te reconnaître, tu fais signe à Jae Sun de s’arrêter, tu sors, marche plus loin et te met à vomir. Tu te sens déjà terriblement mieux. Avant de retourner à la voiture, en marchant un peu croche cette fois comme tu n’as plus personne à impressionner, tu prends une gomme à la menthe et retourne t’écraser sur la banquette arrière. « Yo, on va chez toi Sun. J’espère que t’as un p’tit peu de place pour moi oué parce que j’vais passer la nuit chez toi… Nah ! Pas le droit de dire non. C’est mon anniversaire. Mon super. Putain. D’anniversaire. » Tu lâches un espèce de ‘’wouhou’’ sonore en levant les mains devant ton visage. Tu étais fâché il y a quelques minutes, et tu l’es toujours. « Et puis, Jae, il était ferme, son cul ? T’en as de la chance eh ! » Tu connais les tendances de ton ami, et tu l’as très bien vu tripoter cette danseuse. Et en fait, tu t’en fiches royalement de son derrière. Tu n’as aucune attirance particulière pour cette partie du corps. Du moins, par pour la sienne en tout cas. « Moi, elle goûtait les fruits, ouep ! J’sais pas si elle goûtait la même chose partout, hein, dommage que j’aie pas pu tester hahahaha ! » Tu ne le pense pas du tout et malgré ton intoxication, tu le sais très bien. Est-ce que tu serais jaloux, par hasard ? Et si oui, jaloux de quoi ? Nah, tu l’as pensé plus tôt, c’est probablement juste parce que tu en a marres que chaque fois que vous sortez entre amis, il finisse par faire ça. « Laaaalalalaaaaa~»

Tu ne te formalises pas des mauvaises manières de Mike à ton égard. Ça ne t'étonne plus, même si tu ne comprends toujours pourquoi il agit de la sorte. Tu n'as rien fait de mal. Bah, c'est peut-être comme ça au Canada, tu n'en sais rien, tu n'y a jamais mis les pieds. Vous quittez la salle de bain, allez payer pour vos consommations et les filles. C'est la fin de la soirée. Elle n'aura pas été longue. Alors que vous sortez, vous vous faites attaquer par des fans de Mike. Pfff. Elles auraient au moins pu faire l'effort de te reconnaître, surtout que tu as remarqué que certaines d'entre elles portent de tes créations bas de gamme. Enfin. Tu évites autant que tu peux les photos, tu n'as pas envie d'être impliqué dans un scandale du genre : le célèbre Rim Jae Sun incite l'encore plus célèbre Hwang Min Kyung à se saouler la gueule. Il y a eu assez de scandale sur toi dans ta vie. Ça suffit. Bien que tu sois assez réchauffé, tu prends place du côté conducteur. Tu ne devrais pas conduire dans cet état. Il faut simplement que tu évites de te faire prendre. Quelle bêtise...
Au bout de quelques rues, Mike te fais arrêter pour aller vider ses boyaux sur le trottoir. C'est un peu dégueulasse, mais au moins ce n'est pas dans voiture. Pourquoi a-t-il autant bu s'il ne pouvait pas le tenir dans son estomac. Ah tiens. C'est ton gâteau qui ressort. Charmant. Tu ne quittes pas le volant, tu n'as pas envie d'avoir du vomis sur les pieds, ces chaussures t'ont coûté une fortune, il s'agit d'une édition spéciale, ce serait dommage de les gâcher. De toute façon, il revient rapidement vers la voiture, marchant tout croche. Une chance que la rue est déserte. Si quelqu'un le voyait dans cet état, il serait vraiment dans de beaux draps.

Tu ne comptais pas aller le porter à l'agence. Il se ferait engueuler solide, tu as quand même un peu de cœur alors tu continues dans la direction de ta piaule. Quel con. Tu ignores son commentaire. C'est ridicule. C'est lui qui a appelé une fille. S'il n'en voulait pas il n'avait qu'à n'en pas commander. Abruti. Il connaît très bien tes tendances. La suite par contre te met d'assez mauvaise humeur. « Ta gueule Mike. T'es franchement dégueulasse. Tu sautes la première nana qui te tombe dans les bras? Tu me dégoûtes. » Tu regrettes un peu tes paroles, après tout c'est sa fête et il est saoul, mais toi aussi tu l'es. Et ça te fâche parce qu'ils sous-entend clairement depuis tout à l'heure que si tu l'avais pu tu aurais couché avec cette fille. Oui tu as déjà eu des coups d'un soir, ouais. Vraiment. Toutefois, pas avec des filles de club. C'était des connaissances qui te plaisaient bien, la soirée s'est réchauffée et puis voilà. Elles ont fini dans ton lit. Et ça fait très longtemps que tu t'es calmé. Tu ne fais pas ça avec la première venue. Surtout qu'en ce moment, ça ne t'intéresse pas particulièrement. Enfin, si, mais avec une seule personne et c'est certainement pas cette Séléna aux seins refaits. Il en faudrait peu pour que tu le laisses sur le bord du chemin à chanter en ivrogne. Toutefois, c'est ton ami alors tu te contiens pour sa carrière.

Ça prend un peu plus de temps qu'à la normale pour rentrer à la maison car tu roules plus lentement vu que tes réflexes sont moins bons en état d'ébriété. Tu te stationnes tout croche dans ton entrée, tant pis pour les voisins, et tu sors en claquant la porte. Tu vas quand même aider Mike à se lever et se traîner jusqu'à ton appartement. Tu l'emmènes jusqu'à ton lit et le pousse dessus pour qu'il s'y couche. De toute façon t'as nulle part où l'étendre d'autre. Tu lui enlèves ses bas pour une raison qui t'échappe avant de te laisser tomber tout habillé de l'autre côté du lit. « T'es con tu sais. Tu devrais pas boire autant quand tu sais pas tenir, t'as vu dans quel état tu t'es mis? Et s'il te plaît, pas de ta gueule, tu le penses je le sais ça va. By the way, je baise pas tout ce qui bouge parce que j'aime les formes féminines. Juste question qu'il n'y ait pas de malentendu. » Tu te tournes sur le côté pour lui faire dos. Ça va être l'heure de faire la sieste pour ta part. La fin de la soirée est un flop total pour une raison mystérieuse. Tu ne vas pas t'excuser, tu n'as rien fait de mal. S'il voulait dire des conneries à deux, fallait pas rajouter une troisième partenaire. Tu sais très bien qu'il a appelé la seconde fille pour de mauvaises raisons, tu n'es pas si dupe. Connard. Ça t'emmerde de devoir dormir à côté de lui, mais t'as pas d'autre lit et tu ne vas pas prendre le sofa. Une chance que l'alcool ça annule l'effet des hormones. Quel con ce Mike quand il veut.

Tu restes silencieux et tournes les yeux vers la fenêtre en pinçant les lèvres. Tu as beaucoup bu, tu es intoxiqué et tu marches d’une façon douteuse, mais tu es très lucide. Tu dis seulement plus de conneries lorsque tu es saoul car tes émotions sortent toutes seules, mais d’une très mauvaise façon. Tu ne dis rien mais, en réalité, les paroles de ton ami te font mal. Beaucoup plus mal qu’elles ne devraient. La vérité, c’est que tu ne fais jamais rien avec personne. Tu es assez vieux jeu et en fait, tu es encore vierge malgré ta très grande popularité auprès des femmes. Oh, tu as déjà fais des trucs avec des filles, mais tu n’es jamais allé jusqu’au bout. Tu préfères attendre d’être tombé sur la bonne personne avant de faire ça. Tu as aussi conscience que Jae Sun, lui, n’a pas la même mentalité que toi. Il l’a déjà fais, plusieurs fois, et ça tu le sais. Parfois, tu te demandes si c’est si intéressant que ça ? Si c’est assez vital comme besoin pour être prêt à assouvir ses pulsions avec quelqu’un qu’on aime pas vraiment ? Tu te contentes de faire comme il dit et de fermer ta gueule. Tu déconnais mais après ce coup, tu n’as plus vraiment envie de le faire. Tu as plutôt envie d’aller t’écraser dans un coin et d’y rester.

Lorsque la voiture s’arrête, tu restes assis. Parce que tu es trop bourré pour réalisé que vous êtes arrivés, mais surtout parce que tu ne veux pas regarder ton pote en face. Ouais, c’est toi qui s’est mit à embrasser cette fille à pleine bouche. Pourquoi ? Tu ne sais pas trop, mais tu sens au fond de toi que tu t’es tout simplement servis d’elle comme outil de provocation. La raison qui t’a poussé à le faire, par contre, tu n’en es pas certain. Jae t’aides à sortir de la voiture puis à te rendre à l’appartement, et c’est sans broncher que tu le laisses te pousser sur le lit. Chouette, tu vas devoir dormir avec lui il semblerait. Quelque chose te pince dans la poitrine, comme si ça te dérangeais. C’est probablement l’alcool qui t’étourdis et qui te fait sentir bizarre, rien de plus. Tu fixes le plafond sans bouger. Oui, tu es con, tu le sais très bien. Tu as envie de lui dire ta gueule quand même, mais il est plus rapide que toi. Pourquoi est-ce que tu es crétin comme ça ? Tu te le demande fréquemment, mais c’est le mystère de ta vie. On dirais que tu ne peux pas t’empêcher de foirer des trucs avec les gens proches de toi, et tes propres sentiments sont quelque chose que tu ne comprends pas.

Lorsque Jae Sun se tourne pour te montrer le dos (qui, d’ailleurs, te fait encore plus comprendre qu’il en a marre de tes imbécillités), ton regard suit le mouvement. Tu soupires en fixant son dos. « J’sais que je suis un gros con Jae. Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Quand je suis pas le leader sérieux, je suis un sale connard pour cacher des trucs. Mouais. Et j’sais que tu baises pas avec n’importe qui. Mais je veux juste préciser que moi non plus, okay ? Je me suis jamais tapé personne, s’tu veux savoir. » Merde, tu en as trop dis. Tes yeux s’ouvrent grands et tu te râcle la gorge avant de te tourner à ton tour dos à lui. Tu n’oses même pas bouger de peur de déranger. Dans ton état d’ébriété avance, tu te dis que tu dois soudainement aller aux toilettes. Boire autant t’as donné envie de pisser, mais tu te serais abstenu de le faire sur le bord de la route. Vomir, ça passe, mais ça, non. Et tu te dis aussi que ça ne dois pas sentir très bon. Tu as besoin de te débarbouiller et de prendre quelques minutes pour te reprendre. Ah, et surtout, pour te sauver de tes gênants aveux. Tu te lèves en titubant et te rend à la salle de bain pour te passer de l’eau froide sur le visage. Ça te donne un peu plus de lucidité. Tu en profites aussi pour prendre du rince-bouche et ainsi éviter de vous asphyxier tous les deux le lendemain matin avec ton haleine de chacal. En retournant dans la chambre, tu t’arrêtes au pas de la porte et tu regardes la forme de Jae Sun qui est couché sur le lit dans le noir. Quelque chose te tiraille, mais tu ne sais pas quoi. Tu te rends jusqu’au lit et t’assois au bout en passant une main dans tes cheveux. Tu ne sais pas qu’est-ce qui te prend. Tu décides finalement d’enlever tes chaussures, tes bas et ton pantalon, qui est assez inconfortable. Tu te glisses encore sous les couvertures, bousculant un peu Jae au passage. « Désolé...» Est-ce que tu t’excuses seulement de l’avoir poussé, ou pour autre chose ? Bonne question.

Tu ne sais plus combien de temps a passé depuis que tu es revenu te coucher, mais tu n’arrives pas à fermer l’oeil. Tu arrives à sentir le dos de Jae Sun qui frôle un peu le tiens et tu tente de rester le plus immobile possible, de ton côté du lit. Ton coeur te bat dans la gorge, mais tu ne comprends plus rien. Tu as envie de dormir, mais tu luttes aussi contre le sommeil qui t’envahit. Tu sens ton ami qui bouge de son côté et finalement, son dos entre en contact avec le tiens. Ta main se crispe sur l’oreiller alors que tu te retiens de te tordre pour faire passer un long frisson étrange. D’un coup, tu lâches un ‘’fuck!!’’ sonore et te lève d’un bond avant d’aller te rouler en boule sur le sofa, dans le salon. « T’es cave merde, qu’est-ce que tu fous ? Je bois plus autant, imbécile, imbécile...» Tu continues de grogner en te tenant la tête dans les mains. Tu risques définitivement de te souvenir de cette soirée d’anniversaire.

En fait, tu t'es toujours douté que Mike était encore vierge. Tu sens ce genre de choses-là. Certains ont des gaydors, toi tu as un puceaudor. Malgré tout, ça te surprend qu'il te l'avoue aussi clairement. Tu as l'impression que ce n'est pas trop son genre de dire à quiconque ce genre de détail sur sa vie. Enfin, vous n'avez jamais vraiment parlé non plus de disons filles ensemble. Tu as d'autres amis avec qui tu peux comparer la taille des seins des filles qui sont passés entre vos draps respectifs, mais même si Mike est ton meilleur ami, tu ne lui parles pas vraiment de ce genre de choses parce que... ça ne le fait pas tellement rire comme avec tes autres copains. En fait, depuis un moment, de toute façon, ça te mettrait mal à l'aise de lui dire quoi que ce soit à ce sujet. En même temps, ça fait très long que tu n'as pas eu de relations avec une fille. Quand tu en ramènes une à la maison, c'est plus que juste pour assouvir tes passions et tes désirs sans impliquer une relation sérieuse. Ça ne se passe pas parce que tu t'es levé le matin en sentant une pression dans le bas du ventre, un besoin urgent de te taper la première nana qui voudra bien te tomber dans les bras. Parce que tu es un peu pervers et tactile, les gens se méprennent souvent à ce sujet. Ça ne t'ennuie plus tellement, avec le temps on s'y habitue et au final, tu te sens presque – on dit bien presque – valorisé. Tu préfères être un tombeur dans l'esprit des autres qu'un nerd sans espoir amoureux. Même si au fond, tu tombes plutôt dans la seconde catégorie parce que l'amour et toi, vous ne faites pas trop bon ménage. Tu n'arrives pas vraiment à tomber amoureux de façon déterminée. Tu as comme tout le monde tes préférences, mais rien de plus. Ce n'est pas de l'amour.

Tu ne retiens pas Mike quand il se lève et quitte le lit. Tu es crevé et tu ne veux rien ajouter à ce flop total de soirée d'anniversaire ratée. Toi qui voulais seulement offrir une soirée agréable à ton meilleur ami pour son anniversaire, cela s'est transformé en catastrophe totale. Tu ne comprends toujours pas comment cela est arrivé, mais va falloir s'y faire. Il finit par revenir et se débarrasser de ses vêtements inférieurs – du calme, les sous-vêtements sont toujours bien serrés autour de sa taille – avant de se glisser sous les couvertes, non sans t'accrocher au passage. Tu grognes légèrement parce que ce n'était pas un accrochage très doux, mais comme il n'y a rien de casser tu te contentes de son simple désolé.

Le temps passe et même si tu es crevé, tu n'arrives pas à dormir. Même si vous vous touchez pas, tu sens la présence de Mike tout près de toi et ça t'empêche de dormir. Pas que tu puisses pas dormir dans le même lit qu'un autre personne, en fait ça ne te fait rien. Toutefois, parce que c'est lui tu n'y arrives pas. Tu essaies de rester immobile le plus longtemps possible, mais tu laisses tomber au final. Feignant de chercher une position confortable pour dormir mieux, tu appuies ton dos contre le sien. Juste un tout petit peu, mais ce petit point de pression entre vos deux corps est chaleureux pour toi. Tu n'en profites pas bien longtemps puisqu'il se lève brusquement et quitte la chambre pour aller tu ne sais trop où. Tu es trop choqué pour le suivre et tu restes alors dans ton lit. Et puis, tu es assez fatigué et maintenant que Mike n'est plus là pour dresser les poils de ton corps et raidir tes muscles dans la tension que sa présence t'apporte, toi qui es encore relativement sobre, tu te détends et c'est subitement plus difficile de garder les yeux ouverts. Tu as souvenir d'avoir voulu te lever pour aller lui porter une couverture, question qu'il ne se les gèle pas, mais tu n'as pas le souvenir d'y être allé, ton cerveau était trop embrouillé à ce moment-là. Éventuellement, tu as fini par t'endormir.